Death Disco – Death Notes : un brasier sonore en huit actes

Puisant dans l’héritage punk et l’esprit DIY, Death Disco émerge comme une force sonique implacable. Le duo composé de Samuel Kerridge et Maxim “Panda” Barron livre avec Death Notes une première œuvre collaborative qui transcende les frontières musicales conventionnelles. L’intensité passionnée de Kerridge, couplée aux rythmiques pulsatives de Barron, crée un voyage sonore intransigeant et puissant.

© Steve Gullick

Cette alchimie n’est pas fortuite – Barron avait déjà posé sa basse sur deux titres de Kick to Kill (2022) de Kerridge – mais elle atteint ici une dimension supérieure, presque alchimique. L’authenticité viscérale qui se dégage de ces huit compositions sculpte un espace unique dans le paysage des expériences musicales sombres et immersives.

Sorti sur le Strange Therapy en format digital et cassette, l’album connaîtra également une sortie vinyl sur Downwards, l’emblématique maison de Regis plus tard cette année. Death Disco a déjà présenté cet arsenal sonore en showcase, notamment à Londres et Amsterdam, confirmant sur scène ce que l’album laisse présager : un choc brut et frontal.

© Steve Gullick

Une fusion explosive de genres

Death Notes nous plonge dans un maelström vertigineux où punk, industriel et noise s’entrechoquent avec une violence maîtrisée. Les spectres de Coil et Godflesh hantent chaque recoin de cette architecture sonore – une filiation d’autant plus significative que Justin Broadrick lui-même (Godflesh, Jesu) a masterisé l’album, apposant son sceau sur cette œuvre incandescente.

L’ouverture Goats Reverse nous happe instantanément dans un vortex métallique déstabilisant. La guitare saturée et les vociférations féroces de Kerridge s’entrelacent avec des bêlements caprins transformés en échantillons hallucinatoires. Plus loin, Self Discipline convoque l’esprit cérémoniel et hypnotique évoquant les rituels soniques de “Solar Lodge” de Coil, tandis que Valves of Sensation s’impose comme l’incarnation la plus directe du duo – une pièce frontale, physique, où la voix de Kerridge oscille entre différentes octaves dans une incantation quasi chamanique, Breathe Light révèle une profondeur inattendue. Dépouillé de toute rythmique conventionnelle, ce morceau dévoile comme une forme de vulnérabilité chez Kerridge, dont le murmure sensuel plane au-dessus d’un drone métallique tonitruant. En contrepoint, la basse de Barron creuse des sillons abyssaux, imprégnant l’espace d’une pesanteur spectrale. 

En somme, Death Notes fusionne brillamment l’énergie brute du synth punk avec les textures abrasives du post-industriel, mêlant des guitares trafiquées aux accents punk et shoegaze pour créer une atmosphère à la fois suffocante et obscure.

Death Disco – “Death Notes” Strange Therapy, 2025
A collaborative release by Downwards Records & Strange Therapy

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